mars 02, 19

Techniques & Matériels

Quelle technique pour l’ouverture de la pêche à la truite ?

A peine la saison de la pêche du carnassier finie que nous avons déjà notre esprit tourné vers le deuxième samedi du mois de mars, date à laquelle nous pourrons enfin remettre nos waders et parcourir nos cours d’eau de première catégorie. L’ouverture de la pêche de la truite est un jour à part dans le calendrier du pêcheur et nous nous y préparons parfois des semaines à l’avance. Pour faire de ce jour une réussite, nous vous présenterons ici des techniques qui vous permettront de tirer votre épingle du jeu et de prendre vos premières truites de l'année.

Adaptez-vous le jour J ! 

Le mot d’ordre pour l’ouverture de la truite est ADAPTATION ! De plus en plus de pêcheurs, nous les premiers, pêchent exclusivement la truite d’une seule manière, notamment aux leurres. La pêche aux poissons nageurs, leurres souples ou cuillères peut prendre des truites toute l’année mais encore faut-il modifier quelques paramètres.

En effet, pêcher la truite de la même façon en mars avec une eau à 7° ou en plein mois de juillet engendrera de nombreuses déconvenues, l’activité des poissons étant fortement conditionnée par la température de l’eau. La zone de confort de dame fario se situant autour de 13°, il est rare qu’un poisson parcoure plusieurs mètres en début de saison pour aller se saisir d’un leurre dévalant rapidement le courant, surtout pour les grosses truites. Il faudra ainsi adapter son approche, son leurre et sa vitesse de pêche aux conditions météorologiques parfois même plusieurs fois au cours de la même journée.

 

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Les conditions peuvent être difficiles en Mars

Pêchez plus lentement et plus creux 

Dans des eaux froides, oubliez les récupérations rapides ¾ amont ! Il faudra privilégier une pêche plutôt vers l’aval, au plus près des caches et du fond pour espérer faire réagir une truite. Les poissons nageurs heavy sinking tels que les d-contacts, jackson kanade, rigge flat et les leurres souples comme le fameux black minnow sont très utiles dans ses situations car ils peuvent pêcher près du fond. Un poisson nageur suspending comme le tiny fry peut être également à privilégier si vous pêcher une zone lente et peu profonde. Laissez le simplement travailler en aval avec le courant en le ramenant lentement  et en l’animant de quelques twitchs; les touches peuvent même survenir dans vos pieds sur des poissons postés sous les berges. 

 

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Poissons nageurs heavy sinking et black minnows

En mars, les écarts de température entre la nuit et la journée peuvent être considérable et les truites n’auront pas du tout le même comportement à 8h du matin ou à 13h. Ainsi, au fur et à mesure de la journée, si vous constatez en ralentissement des touches au plus près des caches, n’hésitez pas à explorer des veines d’eau aux courants un peu plus soutenus car il se peut que les truites se soient mises en activité et cherchent leurs proies au coeur des veines d'eau.

Et pourquoi pas le drop shot ?

Très peu de pêcheurs de truites s’y essayent croyant cette technique réservée aux carnassiers. Pourtant, bien exécuté, le drop shot peut s’avérer ultra efficace sur des truites tatillonnes. Le plomb permettra au leurre de rester un long moment sur un poste précis et cela permettra de déclencher l’attaque d’une truite soit pour se nourrir, soit qui souhaite chasser l’intrus de son territoire. Côté montage, adaptez simplement la plombée au poste et au courant et n’hésitez pas à monter vos leurres sur des hameçons avec des hampes plus longues. One up, Flash J shad, Easy shiner, Flash J split ou Duck Fin de 2 à 4 pouces dans des coloris naturels restent des valeurs sûres.

 

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One up / Flash J / Duck fin

 

Vous l’aurez compris, la pêche aux leurres est à adapter suivant les conditions et les endroits où vous pêchez. Néanmoins, il peut arriver que les truites ne réagissent pas à vos poissons nageurs, cuillères ou shads le jour J. C’est d’ailleurs ce qui nous est arrivé l’année dernière à l’ouverture dans une rivière des Cévennes où un redoux soudain et une fonte des neiges brutale nous avaient pris de court. De nombreux débris présents dans l’eau et un niveau anormalement haut nous ont empêchés de pêcher proprement aux leurres et nous avons regretté de ne pas avoir dans notre coffre une canne anglaise et quelques vers de terreau…

Il nous aura fallu batailler toute la matinée pour trouver quelques poissons pour au final nous replier sur un autre court d’eau.

Le toc, une valeur sûre pour l’ouverture…

Les jeunes générations semblent délaisser la pêche au toc aux dépens de la pêche au lancer qui surf sur l’engouement pour les poissons nageurs ou les shads. Cette technique est néanmoins redoutablement efficace en début de saison et elle est souvent bien plus performante que la pêche au lancer, notamment dans des conditions d’eau froide ou de débits importants. 

C’est à tort que nous lui attribuons une image de « pêche à l’ancienne » car elle se pratique désormais avec du matériel qui peut être très sophistiqué et elle nécessite une approche et un sens de l’eau plus pointus que la pêche aux poissons nageurs. Si l’idée de pêcher avec des appâts naturels ne correspond pas à votre style de pêche, arrêtez-vous deux secondes sur le toc avec des nymphes artificielles qui est le parfait compromis.

Pensez aux nymphes !

Le toc en nymphe se pratique avec le même matériel qu’aux appâts naturels, même si l’utilisation d’une canne anglaise d’action progressive est à privilégier pour propulser des imitations parfois très légères. Votre moulinet spinning de taille  1000 sera garni d’un nylon fluo en 14 ou 16/100 et le bas de ligne sera lui en 12/100, à adapter en fonction des conditions et de la taille des poissons.

Pour le montage, vous pouvez vous inspirer de ceux employés pour les appâts naturels. Vous pourrez ainsi utiliser une plombée dégressive (plus on se rapproche de l’hameçon et plus la taille des plombs diminue) mais aussi supprimer les plombs et ne compter que sur le poids de la nymphe qui fera à la fois office de lest et d’appât. A noter qu’une technique très efficace est d’utiliser une deuxième nymphe plus légère en potence qui se situera plus ou moins haut sur le bas de ligne.


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             Montage avec deux nymphes  

 

Si vous souhaitez vous initier à cette technique, privilégiez les nymphes lestées car elles pêcheront plus facilement près du fond et vous pourrez mieux contrôler vos dérives. Perdigones, pheasant tails casquées et gammares assez lourdes sur des hameçons de 10 à 16 (n’ayez pas peur des coloris flashy) vous permettront de vous adapter à de nombreuses situations. Petite astuce par eau froide, privilégiez des nymphes avec des casques argentés. 

 

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Nymphes utilisées pour le Toc

Globalement, la pêche au toc et en grande dérive vous permettront d’insister plus proprement sur des postes clés. Les truites de début de saison sont feignantes et se laisseront plus facilement tenter par un ver, une nymphe ou un porte bois bien présentés qui passent lentement à côté de leur cache.

Osez !

S’il ne fallait retenir qu’une chose c’est qu’il ne faut avoir aucun a priori lorsque l’on pêche la truite ! Les conditions aléatoires que l’on peut rencontrer à l’ouverture nous obligent à nous ouvrir à de nouvelles techniques ou à repenser notre manière de pêcher.

Nous espérons que ces quelques pistes vous aideront le 9 mars prochain et nous essaierons de débriefer avec vous sur ce qui aura marché ou pas dans un prochain article.

Nous terminerons en rappelant à chacun de vous que l’essentiel à la pêche est de prendre du plaisir dans le respect de la nature et des poissons. Nos cours d’eau sont fragiles, préservons les au maximum des déchets et souvenez-vous qu’en mars les alevins de truites sont encore dans les nids ; soyez vigilant si vous pêchez dans l’eau.

Toute l’équipe de Circle Fishers vous souhaite une excellente ouverture !

 

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