avril 07, 19

Pêche et environnement

Vers une pêche éco-responsable ?

Que nous pêchions le carnassier, la carpe ou la truite, nous sommes de plus en plus nombreux à prôner une pêche respectueuse des poissons et à pratiquer le no-kill. Remettre le poisson à l’eau devient chose courante, notamment pour la jeune génération et nous ne pouvons que nous en féliciter. Néanmoins, même si nous ne prélevons pas nos prises, nous avons un impact certain sur l’écosystème dans lequel elles vivent. Ainsi, respecter cet écosystème est peut être aussi important que de protéger et relâcher les poissons.

Dans cet article, nous mettrons en avant quelques pratiques simples pour diminuer l’impact de notre passion sur nos rivières et plus globalement, sur notre environnement.

Au-delà du no-kill

Revenons donc quelques instants sur la pratique du no-kill qui s’est largement répandue ces dernières années. Le plaisir réside désormais dans la traque de nos poissons favoris avec une remise à l’eau quasi systématique. Cependant, on constate bien souvent que la remise à l’eau ne se fait pas dans les meilleures conditions et difficile de savoir combien de poissons survivent.

Entre les longues minutes passées hors de l’eau sur du gravier pour le décrocher ou pour les photographier, les poissons sont soumis à rude épreuve. Le plaisir de la photo souvenir est magique et permet de partager sa passion d’autres pêcheurs ou ses proches, mais essayons de le faire le plus rapidement possible. De plus, beaucoup de pêcheurs se refusent à utiliser une épuisette notamment à la truite ou au carnassier alors que celle-ci écourterait pourtant le combat et permettrait de remettre le poisson à l’eau dans les meilleures conditions.

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L'épuisette permet de décrocher et relâcher le poisson dans les meilleures conditions

Enfin, on ne le rappelle jamais assez mais se mouiller les mains avant de manipuler ses prises est primordial pour éviter de leur enlever leur mucus qui agit comme une barrière protectrice contre les maladies.

Prendre conscience de ce qui nous entoure

Lorsque l’on se rend au bord de l’eau, nous évoluons dans un environnement peuplé non seulement par nos partenaires de jeu, mais également par toute une faune et une flore auxquelles nous ne prêtons pas forcément attention.

Sur les berges des rivières et des lacs poussent d’innombrables arbres et plantes et vivent des centaines d’animaux qui jouent chacun un rôle très important dans l’équilibre du milieu. Par exemple, grâce à leurs racines, toutes les plantes permettent de stabiliser les berges et de prévenir l’érosion et l’envasement des cours d’eau. De nombreuses rivières de premières et seconde catégories souffrent d’ailleurs de ce problème qui impacte fortement les populations de poissons en colmatant les frayères. Ainsi, essayons au maximum de ne pas abîmer les jeunes arbustes qui poussent au bord de l’eau et qui participent à la bonne santé de nos chers poissons.

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Une végétation luxuriante participe à la bonne santé d'une rivière

De même lorsque l’on pratique le wading, nous devons prendre un maximum de précaution pour ne pas trop perturber la vie aquatique. L’exemple le plus parlant est celui des alevins de truite qui peuvent rester jusqu’à fin avril sous les graviers pour finir leur développement. Piétiner leur nid peut ainsi avoir de graves conséquences. Même problème en juin et juillet avec cette fois-ci les alevins de vairons qui restent dans le substrat et qui peuvent aussi faire les frais d’un manque de précautions de notre part lorsque l’on marche dans l’eau. Pour ne pas avoir de doute, il vaut mieux rester sur les berges, marcher sur les gros blocs et cailloux ou dans des zones moins propices aux frayères.

Ne pas laisser de traces

Lorsque nous passons plusieurs heures au bord de l’eau, nous sommes amenés à changer régulièrement de montage, de leurres et à refaire nos nœuds. Nous allons utiliser du plastique, du nylon, de la tresse et divers emballages qui risquent de finir dans la nature si nous n’y prenons pas garde.

Nous ne le réalisons pas sur le coup mais lorsque l’on coupe du fil ou que nous jetons une cigarette, ils mettront parfois plusieurs siècles avant d’être complètement dégradés dans l’environnement. Ces matériaux synthétiques se retrouveront à plusieurs niveaux dans la chaîne alimentaire avec des conséquences sévères sur l’écosystème et sur l’Homme. Le phénomène est encore plus criant dans le milieu marin avec le fameux continent de plastique dans le Pacifique ou avec la Méditerranée où l’on constate des niveaux alarmants de  micro plastiques en suspension.

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Les déchets déposés dans les rivières finissent dans les océans

Nous sommes plus de 2 millions de pêcheurs en France. Alors certes, nous avons moins d’impact sur l’environnement que l’industrie mais si chacun se donne la peine de prendre des précautions alors les conséquences ne peuvent être que positives.

Penser au futur

La ressource piscicole est fragile et nous nous devons de la protéger en partenariat avec les associations, les pouvoirs publics et les sociétés gestionnaires de l’eau en France. Mais rien qu’à notre niveau, que nous soyons un pêcheur occasionnel, débutant ou confirmé, nous avons un rôle important à jouer pour garantir un avenir à notre passion et à nos cours d’eau.

Au quotidien, chez nous ou au bord de l’eau, de nombreux petits gestes peuvent grandement limiter notre impact sur l’environnement. Tri des déchets, achat de produits éco-responsables, achat de produits et de matériel de pêche d’occasion, récupération et recyclage des consommables lors de nos parties de pêche, les possibilités d’agir sont nombreuses et il ne tien qu’à nous de les mettre en œuvre.

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Nous vous souhaitons bonne pêche à tous. Aujourd’hui et demain !